La fée aux poignets bâlafrés

D'alcool imbibée
Elle regarde les étoiles
Poupée de chiffons brisée, déchirée
La vie s'écoule hors de ses poignets béants
Le sang macule le sol
On risque de glisser
On sait où est le danger
Une fois qu'on y est confronté
 
Longtemps elle a désespéré
Mais personne n'est venu l'aider
Ni ne l'a écoutée
Et c'est la seulle issue qu'elle a trouvée
 
Au fond de sa baignoire
Elle ressasse des idées noires
Tandis qu'un voile sombre
Recouvre son esprit embrûmé
 
A présent elle voit trouble
Tandis que la brûlure cuisante s'atténue
Le couteau souillé
Gît près d'elle, abandonné
 
Elle faiblit
Ne cherche plus à se débattre
Tandis qu'elle s'enfonce dans le brouillard
 
La douleur s'efface, tout comme le désespoir
Et juste derrière la porte
Tout comme le doux murmure qui franchit à peine ses lèvres
La mort attend son heure
 
Celle-ci est proche
Des mèches brunes et moites masquent ses yeux de feu
qui doucement s'éteignent
L'ombre de ses longs cils noirs s'étend sur ses joues exsangues
Les traces de larmes sont là, sèches mais bien présentes
 
Elle meurt seule, désabusée
La faucheuse seule pour l'épauler
Et par la main la mener
 
Elle n'a que 17 ans
La petite fée aux poignets bâlafrés...