Neige

La neige tombe en gros flocons argentés
Se pose sur le cadavre de cet enfant
Elle le couvre, le cache, tel un linceul fugitif
Le froid mordant en assure la durée
L'éternité n'existe pas, n'existe plus
Le soleil revient avec son cortège d'évidences
La neige fond et ruisselle
Telle des larmes acides
Le sang apparaît, les os brillent sous les rayons de la vérité
Les cheveux se détachent de ce crâne d'un blanc de craie
La dépouille tragique d'une victime innocente
Qu'est ce que cela peut-il bien changer ?
Rien, nous ne sommes rien.
Continuons à regarder le ciel blanchâtre
Qui n'apportera rien d'autre qu'une couverture hypocrite
A tout ce que nous voulons cacher

Ce soir il neige mais l'espoir n'est plus de mise
Le rêve est mort mais la neige luît
La lune s'est levée sur ce paysage morbide
Qu'allons-nous devenir ?

Comments

[Mike]

C'est l'un de mes préférés. J'aime le lien que tu établis entre la pureté (la neige et l'enfant) et l'horreur et la façon dont tu nous parles de quelque chose d'horrible en quelque chose de poétique pour rendre le sujet encore plus poignant. Vraiment troublant et beau à la fois